TOUT SAVOIR SUR LE DON D’OVOCYTES EN ESPAGNE
L’Espagne est une des destinations les plus recherchées pour les femmes et le couples devant recourir à un don d’ovocytes. Mais comme pour tout parcours médical à l’étranger, ce n’est pas toujours facile de faire le tri dans les informations et de trouver une réponse claire à nos questions.
C’est pourquoi, dans cette vidéo, j’ai interviewé Sophie Ortells de la clinique Vida Fertility à Madrid, afin qu’elle nous dévoile les coulisses de la FIV DO (FIV avec don d’ovocytes) en Espagne.
Si vous avez besoin d’aide pour organiser votre PMA à l’étranger, contactez-moi ! Je serais ravie de vous accompagner.
Le don d’ovocytes en Espagne : retranscription de l’interview
Quels sont les avantages de passer par l’Espagne pour un don d’ovocytes ? (minute 0’23‘‘ de la video)
Sophie Ortells : Les avantages du don d’ovocytes en Espagne sont :
– les délais de prise en charge puisqu’on parle de quelques mois par rapport à quelques années en France
– les techniques qu’on utilise en Espagne
– et la limite d’âge puisque le don d’ovocyte en général est accepté jusqu’aux 51 ans de la patiente suivant les cliniques, par rapport à 43 ans en France
Les délais en Espagne sont beaucoup plus courts car il y a plus de donneuses d’ovocytes. Quelle en est la raison ? (minute 0’59’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : En Espagne, il y a une vraie culture du don, que ça soit don de gamètes ou le don de sang ou d’organe. L’Espagne est le premier pays européen et l’un des premiers au monde pour le don en général. Donc y a une vraie culture du don et c’est pour ça qu’on retrouve plus de de donneuses d’ovocytes disponibles en Espagne qu’en France.
Il y a aussi la question de l’anonymat du don, qui facilite le don pour de nombreuses personnes.
Et enfin, la loin espagnole prévoit une compensation économique pour les donneuses, pour tous les efforts et les compromis qu’elles doivent faire pour donner leurs ovocytes.
Quel est l’âge limite en Espagne pour bénéficier d’un don d’ovocytes (minute 1’48’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : Il n’y a pas de limite d’âge légale en Espagne pour l’accès à la PMA. Toute personne, que ça soit un couple de femmes, une femme célibataire ou un couple hétérosexuel, peut avoir accès à la PMA. La seule limite d’âge qu’il pourrait y avoir va être fixée par la clinique : en général en Espagne, les cliniques se sont « mis d’accord » pour une limite d’âge autour de 50 ans.
Quel est le profil des donneuses d’ovocytes en Espagne ? (minute 2’19’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : En ce qui concerne le profil des donneuses en Espagne, il y a un peu de tout.
Elles ont en général entre 18 et 30 ans, avec une moyenne qui se situe à 23-24 ans.
On peut aller au-delà de 30 si la donneuse a une très bonne réserve ovarienne et si elle a une fertilité prouvée (c’est-à-dire, qu’un don précédent a déjà donné lieu à une naissance), mais en général elles sont beaucoup plus jeunes que ça et la moyenne est vraiment de 23-24 ans.
Certaines donneuses ont déjà un travail, mais 70% d’entre elles sont étudiantes.
Ce sont des jeunes femmes responsables dont la motivation première est d’aider d’autres femmes à obtenir une grossesse.
Comment sont sélectionnées les donneuses d’ovocytes ? (minute 3’04’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : Afin de pouvoir faire un don d’ovocytes, es jeunes femmes qui sont candidates au don doivent passer tout une série d’examens :
– un examen psychologique,
– une étude de leur réserve ovarienne,
– des examens génétiques pour vérifier si elles ne sont pas porteuses de maladies récessives, comme la mucoviscidose par exemple,
– un examen du caryotype pour vérifier qu’il n’y a pas de malformation génétique au niveau des chromosomes
– et des examens de santé générale, pour vérifier si les donneuses peuvent suivre une stimulation et passer par une anesthésie générale pour la ponction.
Chacune de ces étapes est éliminatoire, ce qui signifie que si un des résultats n’est pas bon, la candidate n’est pas sélectionnée pour donner ses ovocytes.
Pour vous donner une idée, par rapport au nombre de candidates au don, il y en a à peu près 50% qui arriveront au bout et qui feront réellement un don d’ovocytes.
Comment est fait le matching entre la donneuse et la receveuse (la future maman) ? (minute 4’03’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : Pour faire le matching entre la patiente et la donneuse, on va surtout se baser sur les caractéristiques physiques de la patiente. On va donc sélectionner une donneuse qui partage les mêmes caractéristiques physiques, comme la couleur des yeux, la couleur et la texture des cheveux, la couleur de la peau, les traits du visage, la morphologie corporelle. Tout ça est très important pour nous pour la sélection la donneuse.
Il y a aussi le critère primordial du groupe sanguin.
Et enfin il y a les critères génétiques qui sont vérifiés à la demande de la patiente. Si celle-ci le souhaite, on va également vérifier que la donneuse et le donneur (donc soit le conjoint, soit un donneur anonyme) ne sont pas porteurs tous les deux de la même mutation génétique. Encore une fois, cette partie n’est pas automatique, on la fait à la demande de la patiente.
Mais le plus important, en résumé, ça va être de respecter le plus possible le phénotype physique de la patiente, pour qu’il n’y ait pas ensuite trop différence au niveau physique entre le futur enfant et la patiente.
Le don d’ovocytes est-il anonyme en Espagne ? (minute 5’24’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : Le don d’ovocytes en Espagne est totalement et strictement anonyme. Il n’y a pas de levée de l’anonymat aux 18 ans de l’enfant, comme en France.
La patiente ne saura rien sur la donneuse, sauf son groupe sanguin et son âge car ce sont des informations importantes ensuite pour le bon développement de la grossesse.
De son côté, la donneuse ne saura rien non plus sur la patiente, et elle ne saura pas si son don a abouti à une naissance ou pas.
Quels sont les taux de réussite en Espagne sur le don d’ovocytes ? Sont-ils vraiment meilleurs qu’en France ? (minute 6’09’’ de la vidéo)
Sophie Ortells : Pour un don d’ovocytes, on parle d’un taux de réussite d’à peu près 70% pour chaque transfert que l’on réalise.
Ensuite, plus on fait de transferts, plus ces taux de réussite augmentent – par effet statistique mais aussi parce qu’en cas d’échec, on va chercher les causes, modifier le protocole, effectuer des tests diagnostiques un peu plus poussés, etc.
Donc c’est 70% au premier transfert, 80% au 2e transfert et au 3e transferts en cumulé on arrive à environ 93%.
Si on compare avec la France, on peut améliorer un peu les résultats car en Espagne, on a plus de techniques permettant d’optimiser le traitement et d’améliorer les résultats : comme par exemple des techniques plus poussées pour la sélection des spermatozoïdes, des techniques plus performantes d’incubation des embryons et enfin des techniques au niveau génétique qui permettent d’améliorer la qualité des embryons et surtout de sélectionner les meilleurs embryons à transférer, pour optimiser les chances de grossesse.